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Plan de travail : les parcours d’apprentissages dont les élèves sont les héros

Etre libre, faire des choix, aller à son rythme est un facteur incontestable de motivation intrinsèque. Au delà du gain en autonomie qu’apporte le fonctionnement en plan de travail, il permet aux élèves de devenir les acteurs de leurs apprentissages ce qui leur garantit une meilleure acquisition des notions et compétences par plein engagement intellectuel dans le travail qu’ils ou elles conduisent.

Pour présenter le fonctionnement dans nos ludoclasses autonomes, voici un recueil des témoignages des membres de la Team ludens ! Vous pourrez ainsi découvrir les différentes options choisies, nos difficultés et l’impact positif de cette pédagogie. Certain.e.s d’entre nous ont déjà commencé à basculer dans ce fonctionnement depuis 2017 et d’autres viennent de plonger dans l’expérience, certain.e.s l’utilisent ponctuellement sous forme de feuille de route et d’autres ont un fonctionnement perenne et abouti … Caroline MEYER (professeure d’HGEMC en collège), Romain AUBE (Professeur des école en CM2), Anne-Claude MEUNIER (Professeure d’éducation musicale en collège), Manon FOUQUES (Professeure de français en collège), Charlie ROLLO (Professeur d’anglais en collège) et Ségolène LEFEL – PARIS (Professeure de SVT en collège) vous disent tout sur leur ludoclasse autonome !

Plan de travail de Charlie

Quels sont les choix que peuvent opérer les élèves dans l'organisation que vous avez retenue ?​

« Les élèves peuvent choisir l’ordre dans lequel ils doivent effectuer les travaux donnés dans le plan de travail. Ils peuvent choisir une construction de géométrie et une poésie qui font partie du plan de travail. » Romain

« Les activités sont réalisables dans le désordre, sauf celles pour lesquelles il y a des pré-requis. Force est de constater qu’ils préfèrent faire les fiches dans l’ordre des numéros, sauf pour ceux étant les plus à l’aise. Ils choisissent également entre littérature et étude de la langue. Pour certaines fiches, ils ont également le choix de travailler seuls ou à plusieurs. » Manon

« Ils ont avant tout la possibilité de travailler à leur rythme. Ils peuvent faire le choix de travailler seul ou en binôme, voire en groupe de 4 max » Caroline

«Les élèves ont le choix pour certaines activités entre 2 compétences en fonction de celle à travailler en priorité et pour chaque activité, l’élève peut choisir le niveau de difficulté qu’il ou elle souhaite utiliser.  L’objectif est que chacun puisse progresser à son rythme et qu’aucun élève ne reste bloqué par la difficulté. » Ségolène


«Ils ont du choix dans la dernière partie de la feuille de route : Je vais plus loin et je m’auto-évalue. J’y mets des jeux, des vidéos complémentaires, des possibilités de réviser, de s’auto-évaluer. Les élèves font ce qu’ils veulent dans cette partie et peuvent me montrer ou non ce qu’ils ont fait. » Caroline

« Sur le site, les élèves voient tout ce qu’ils ont déjà validé et ce qui leur reste à atteindre (au minimum car ce n’est jamais fini !!). Ils ont aussi un relevé de compétences à chaque vacances qu’ils peuvent comparer avec la période précédente. » Romain

« Les élèves choisissent quelle compétence et quand ils veulent être évalué.es . C’est vraiment un élément important de mon organisation. Ils savent qu’ils devront être évalués sur 6 à 8 compétences par trimestre et c’est eux qui organisent ces phases d’évaluation sommative. Sachant que chaque activité est auto-corrigée et auto-évaluée, ils peuvent choisir réellement quand ils sont prêt.es. » Ségolène

Plan de travail de Caroline

Quels effets sur les apprentissages par rapport à une organisation plus traditionnelle ?

« Les élèves sont tout de suite dans la tâche, il n’y a pas de temps mort, il n’y a pas de possibilité de se cacher derrière ceux qui travaillent, les élèves sont réellement acteurs de leurs apprentissages en particulier grâce à l’auto-correction, l’enseignant n’est plus le transmetteur de savoir mais une aide pour lever les difficultés et apporter des pistes pour progresser. Il n’y a plus d’évaluations stressantes et formelles : l’évaluation se fait au quotidien dès lors que les élèves réussissent un travail par eux-mêmes. » Romain

« Le thème abordé est fédérateur spécifiquement pour cette séquence puisqu’il s’agit du jeu vidéo. Par ce biais qui leur est familier l’objectif est de pousser leur sens de l’analyse à un niveau optimal. Le plan de travail adopte les codes du jeu vidéo avec des passages de level, des feedbacks, des boss et superboss, et d’un template immersif. De fait l’ensemble des élèves libérés de la pression de la réussite à tout prix, évalués suivant trois phases (diagnostique, formative, sommative) mémorisent davantage et ont l’envie de se dépasser. » Anne-Claude

« Les élèves sont vraiment motivés et arrivent en classe avec l’envie de travailler. Le fait de passer les évaluations formatives lorsqu’ils se sentent prêts les rassure. Les élèves aiment le fait de pouvoir avancer sans attendre forcément les autres et aiment aussi le fait que je sois disponible pour eux lorsqu’ils en ont besoin. Certaines activités peuvent d’ailleurs être davantage approfondies s’ils le souhaitent. Ils semblent également avoir une meilleure vue de leur progression. » Manon

« Le retour de mes élèves fut positif dans l’ensemble, ils étaient contents de pouvoir travailler en autonomie et de choisir les activités en fonction de leur envie de l’heure. » Charlie

« Il y a un effet assez remarquable sur la motivation. Les élèves rentrent en classe, se mettent au travail immédiatement, savent ce qu’ils doivent faire, ce qu’ils ont envie de faire et comment ils ont envie de travailler. L’heure de cours est de moins en moins une contrainte et leur parait passer très vite. Nombreux sont les élèves s’exclamant “déjà” à la fin de l’heure. Les élèves ont aussi plus confiance en eux car en allant à leur rythme, ils maîtrisent leurs apprentissages. Quand ils passent à l’activité suivante, c’est qu’ils ont progressé dans la précédente. C’est assez valorisant pour eux. » Caroline

« Les élèves deviennent responsables de leurs progrès. Ils sont rassurés par les niveaux de difficulté qui leur permettent de rentrer dans les activités même s’ils sont en difficulté. Il n’y a plus ces moments d’échange en classe entière où on a l’impression que la moitié de la classe n’est pas du tout dans ce que l’on fait. Avec le plan de travail, l’élève est forcément en train de produire une réflexion et l’auto-correction garantit une vraie implication pour identifier ses erreurs. L’utilisation d’activités diversifiées, faisant appel à des contenus multimédia et de la ludification apporte une motivation supplémentaire qui s’ajoute à celle créée par l’autonomie de ce fonctionnement. » Ségolène

Plan de travail de Manon

Quelles difficultés à surmonter ou écueils à éviter ?

« La mémorisation se fait aussi plus facilement mais comme il n’y a pas de cours en classe entière avec répétition régulière des connaissances, il faut proposer aux élèves plusieurs manières de réviser. «  Caroline

« Un travail de préparation en amont très important.
Ne pas vouloir absolument que tout le monde travaille au même rythme, ne pas culpabiliser en se disant que l’on creuse les écarts (ils existent et se creusent même dans un enseignement traditionnel).
La plus grosse difficulté est le changement de posture, le lâcher prise et le recul : la classe appartient aux élèves, les savoirs aussi et l’enseignant peut parfois se sentir inutile tant les élèves travaillent seuls et avancent sans son intervention. » Romain

« Pour ma part, le plus difficile à gérer est le bruit de classe. Il y a un bruit de travail qu’on ne peut supprimer et qui ne dérange d’ailleurs personne. Mais en 6° et 5°, les élèves s’agitent plus vite et facilement. Ils ont du mal à chuchoter. C’est donc un apprentissage de très longue haleine et que j’ai souvent du mal à mener car je me concentre plus sur la correction et l’aide apportée à chaque individu qu’à la gestion du volume sonore. C’est une problématique qui revient assez souvent quand on parle avec des collègues travaillant ainsi. On peut trouver des solutions, comme avec Classroomscreen par exemple. » Caroline

« Ne partant pas d’un manuel, la réflexion de la séquence pour qu’elle se fasse en autonomie (c’est à dire dans un cadre bien précis), la création des documents et de la réflexion de la différenciation a pris un temps considérable. » Charlie

« Le plus compliqué pour moi a été d’inclure dans mon organisation des temps de travail en classe entière pour les manipulations (dissections par exemple) ou pour les escape games et de faire une place importante au travail de groupe et de l’oral qui sont des compétences essentielles à mes yeux. Finalement j’ai réussi à construire un document et un fonctionnement qui prenait en compte ces éléments. L’évaluation des compétences quand l’élève le souhaite nécessite aussi un suivi régulier pour éviter de se retrouver en fin de trimestre sans données. » Ségolène

« L’organisation des élèves au départ ! Lorsqu’ils n’ont pas l’habitude d’avoir le choix, c’est compliqué pour eux. Je me souviens encore du premier cours où je leur ai proposé le plan de travail, et le silence qui a suivi, tandis que je leur disais : “Allez, au boulot !”. Il aura fallu trois séances pour que les élèves prennent totalement confiance en eux et comprennent qu’ils avaient vraiment le choix, que ce n’était pas un subterfuge pour les amadouer.
Il faut également veiller à avoir, en amont, l’ensemble des fiches. L’organisation de ces dernières n’est pas forcément très évidente à trouver, et, à ce jour, je n’ai pas encore réussi à trouver un système me convenant.
Enfin, le suivi des élèves est un peu compliqué. J’ai pour le moment mis en place une fiche sur laquelle ils notent quelle fiche a été faite tel jour. Je fais également une fois par semaine le point sur ce qu’ils ont fait.
La lecture des consignes est le gros point noir, pour moi, du plan de travail. En effet, nombreux sont mes élèves qui oublient de faire une activité dans la fiche parce qu’ils n’ont pas bien lu la consigne. Les feuilles de route et diverses fiches doivent être le plus compréhensible possible. Je pense personnellement mettre des pictogrammes précis pour chaque type de consigne afin que cela soit plus visuel pour eux. » Manon

Recto du plan de travail de Ségolène
Verso du plan de travail de Ségolène

Pour découvrir nos classes et/ou des exemples de nos plans de travail, suivez les liens suivants :

Classe de Charlie :
Un plan de travail en version numérique : https://view.genial.ly/5d21b6c4a8b3fe0f7684e1b7/presentation-survivor-nz

Classe d’Anne-Claude :
Présentation vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=0HRng1Js3nc
Un exemple de plan de travail (version numérique) : https://view.genial.ly/5d8920496248810f4f801d21/presentation-musique-et-jeux-video-plan-de-travail

Classe de Caroline :
Présentation vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=t9WkV7W5iDo
Présentation globale interactive : https://view.genial.ly/609d365b6a45c80d9e1b2d3d
La version numérique du plan de travail (distanciel): https://view.genial.ly/5f4fe1f78cdb5b0d8a9b3c6e/

Classe de Manon :
Un exemple de plan de travail : https://drive.google.com/file/d/1at1Tk84hYqKLVDwlmY4tMO05Ugls5PHD/view

Présentation interactive du CL!C 2021 : https://view.genial.ly/60e187ca5d67950daddb07fb

Classe de Romain :

Un exemple de plan de travail :

https://drive.google.com/file/d/1BsRNc6GMBY6oRqc5hS9hkwCB2cf8rFAy/view?usp=sharing

Classe de Ségolène :
Présentation globale interactive: https://view.genial.ly/609e2fdf9c44cb0d90d2c78a/presentation-apprendre-autrement

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